Une analyse des dernières données de INRIX Trip Trends montre une modeste augmentation trimestrielle des kilomètres parcourus par les véhicules (KPV) de 0,6 pour cent par rapport à la même période de l’année précédente.
Pour le secteur de l’entretien et de la réparation automobile, il est encourageant de constater l’augmentation des indicateurs de mobilité des véhicules, tels que les KPV, tout au long de l’année 2022, même si l’on ne retrouve pas les niveaux d’avant la COVID. Les changements structurels dans les pratiques de travail et les prévisions persistantes de ralentissement économique restent des obstacles à une reprise complète. En présumant qu’une certaine forme de travail à domicile sera permanente, du moins à court terme, le principal moteur de la reprise de la mobilité en 2023 pourrait être les conditions macroéconomiques.
D’une part, si les Canadiens craignent une récession, on peut s’attendre à une stabilité persistante des principaux indicateurs de mobilité, tels que les KPV, jusqu’à la fin de l’année.
D’autre part, étant donné que plusieurs indicateurs macroéconomiques tels que l’emploi, l’immigration et le produit intérieur brut (PIB) restent résolument positifs, une poursuite de la croissance des KPV reste possible.
Dans l’ensemble, Clarify Group est d’avis que nous assisterons à une reprise continue des KPV et des indicateurs de mobilité connexes jusqu’à la fin de l’année 2023, bien qu’à des niveaux faibles à un chiffre, et non à deux chiffres. Le Canada est un grand pays relativement peu peuplé. En l’absence de crainte ou de restrictions liées à la pandémie, les Canadiens continueront à conduire.
Mesures et aperçu des tendances des déplacements de véhicules
INRIX Trip Trends mesure la mobilité des véhicules canadiens selon quatre indicateurs clés : les kilomètres parcourus par les véhicules (KPV), la durée des trajets, le nombre de trajets et la distance moyenne des trajets. INRIX présente ces mesures par le biais d’une méthodologie indicielle, la base de référence étant fixée au début de l’année 2020. Cette base de référence nous fournit une période « typique » avant la COVID-19 afin que nous puissions observer si, quand et à quel endroit les tendances de la mobilité parmi les véhicules de tourisme reviennent à des niveaux prépandémiques.
Les chiffres trimestriels du KPV mettent en évidence la forte saisonnalité du Canada, les kilomètres parcourus par les véhicules augmentant au printemps et en été et diminuant pendant les périodes plus froides. Les comparaisons trimestrielles d’une année sur l’autre montrent que les Canadiens ont roulé davantage en 2022, la plupart des trimestres enregistrant des pourcentages d’augmentation à deux chiffres par rapport à la même période en 2021 : l’indice du 2e trimestre de 2022 a augmenté de 55 pour cent d’une année sur l’autre, celui du 3e trimestre de 2022 de 50 pour cent d’une année sur l’autre, et le KPV a augmenté de 36 pour cent au cours du dernier trimestre de l’année. Toutefois, cette tendance s’est interrompue au premier trimestre de 2023, avec une croissance marginale de 0,6 pour cent par rapport à la même période de l’année précédente.
Les changements dans les KPV sont importants pour le secteur de l’entretien et de la réparation automobile (également connu sous le nom de marché secondaire), car ils mettent en évidence les tendances en matière de mobilité à travers le pays et ont une incidence sur la demande de services, de pièces et d’entretien pour les véhicules légers.
Nous sommes en mesure de voir comment la tendance se dessine à l’échelle nationale, et région par région. Les KPV ont diminué dans la plupart des régions, notamment les Prairies, avec un recul de près de 5 pour cent (l’hiver rigoureux a probablement joué un rôle), le Québec, avec un recul de 2 pour cent, et l’Ontario, avec un recul d’un peu plus de 1 pour cent. En revanche, la Colombie-Britannique a enregistré une hausse de près de 3 pour cent des KPV.
Période | Canada | Colombie-Britannique | Prairies | Ontario | Québec |
T1 2021 | -29.4% | -23.7% | -18.9% | -35.4% | -19.4% |
T2 2021 | 1.9% | -6.0% | -1.3% | -0.6% | 20.9% |
T3 2021 | -28.8% | -36.5% | -27.5% | -28.3% | -22.6% |
T4 2021 | -16.6% | -27.4% | -21.1% | -15.7% | -6.7% |
T1 2022 | 19.3% | 12.0% | -0.3% | 23.8% | 20.8% |
T2 2022 | 54.9% | 58.9% | 27.0% | 74.9% | 41.4% |
T3 2022 | 49.6% | 65.8% | 25.1% | 47.6% | 36.9% |
T4 2022 | 36.2% | 45.8% | 20.7% | 32.9% | 30.9% |
T1 2023 | 0.6% | 2.9% | -4.8% | -1.2% | -2.0% |
De multiples facteurs expliquent le ralentissement du premier trimestre de 2023, notamment l’affaiblissement de l’économie (impact de la hausse des taux d’intérêt, inflation et coûts de l’énergie) et l’évolution des pratiques de travail.
Une analyse récente du Laboratoire de données sur les entreprises1 de la Chambre de commerce du Canada (le Laboratoire) révèle que « … Trois ans après [le début de] la pandémie, et plus d’un an après la levée de la plupart des restrictions liées à celle-ci, nous constatons toujours une réduction importante de la mobilité professionnelle au Canada. » Plus précisément, les recherches du Laboratoire montrent que le nombre de ménages canadiens faisant la navette entre leur domicile et leur lieu de travail a diminué de 9 pour cent en janvier 2023 par rapport au même mois de 2020, avant la pandémie. Toutes les provinces, à l’exception de la Saskatchewan, n’ont pas encore retrouvé leur niveau de mobilité d’avant la pandémie, et bon nombre des plus grandes villes du Canada sont les plus durement touchées, notamment les régions métropolitaines de recensement de Winnipeg (-27 pour cent), Toronto (-22 pour cent), Ottawa-Gatineau (-20 pour cent) et Québec (-17 pour cent), qui enregistrent toutes des baisses plus importantes que la moyenne nationale.
Il existe des exemples de zones urbaines qui ont plus que récupéré leurs niveaux de mobilité, notamment Saskatoon, Regina et plusieurs villes plus petites de l’Ontario en dehors du Grand Toronto, comme Barrie, Guelph et Kitchener-Waterloo. Toutefois, l’étude du Laboratoire de données sur les entreprises conclut que le travail en mode hybride va perdurer. Pour le secteur de l’entretien et de la réparation automobile, cela signifie qu’il est peu probable que l’on assiste dans un avenir rapproché à un rétablissement complet du nombre de KPV au Canada par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie.
Les chiffres relatifs à la durée des trajets montrent une tendance similaire à celle des KPV, avec une augmentation anémique de 0,4 pour cent au Canada au premier trimestre de 2023, par rapport à la même période de l’année précédente.
La durée plus courte des trajets par rapport aux autres trimestres suggère une tendance des conducteurs à effectuer davantage de trajets locaux que de longs trajets, en particulier dans le cadre du travail à domicile.
Le nombre de trajets répertoriés par INRIX indique un retour encourageant de l’utilisation des véhicules au cours des trois derniers trimestres de 2022, mais comme pour les autres indicateurs rapportés, la croissance par rapport à l’année précédente pour le premier trimestre de 2023 reste marginale (en hausse de seulement 1,1 pour cent).
Le nombre de trajets effectués est influencé par divers facteurs, bien que, de manière peut-être surprenante, le nombre de trajets ne soit pas fortement corrélé au prix du carburant. Bien que le prix moyen du sans-plomb ait augmenté de 69 pour cent en 2022 par rapport à 20202, et que des niveaux records aient été atteints en juin 2022 avec 2,07 $ le litre, les conducteurs ont continué à augmenter leurs KPV, la durée de leurs trajets et le nombre de leurs trajets par rapport à l’année précédente. Comme le note INRIX sur les marchés mondiaux, y compris le Canada,
“… le prix du carburant a eu peu d’effet sur le nombre de déplacements, mais a augmenté le fardeau [financier] que les conducteurs et les transporteurs de marchandises doivent supporter ».3
Pour en savoir plus sur la méthodologie INRIX Trends et pour consulter les différents points de données en détail, veuillez consulter l’outil Tendances des déplacements de véhicules au Canada.
Sources:
2. www.150.statcan.gc.ca/fr/debut; prix de détail mensuels moyens de l’essence et du mazout. 21 mars 2023.
3. 2022 INRIX Global Traffic Scorecard, Janvier 2023.
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